. | VIVRE AU NOIR DANS UN PAYS BLANC Eddy Garnier Éditions Vents d'Ouest, 1999, 329 pages On imagine aisément la scène: un jeune Haïtien, fraichement débarqué d'un avion à Dorval, est assis piteusement sur un banc, attendant comme une dizaine de compatriotes près de lui qu'un agent de l'Immigration décide de son sort. Manolito est seul; il s'inquiète de ne pas apercevoir son ami Ben, la seule personne qu'il connaisse ici et chez qui il compte rester. Et il se rend compte qu'il n'a même pas son adresse. Il est intimidé par tout ce qu'il voit, et les conversations de ses voisins ont de quoi l'effrayer. Selon eux, l'Immigration n'est qu'un racket dont sont victimes les gens du TiersMonde; et de toute manière, les Haïtiens sont humifiés partout y compris dans leur propre pays, «Parce qu'on n'a jamais eu un gouvernement soucieux du bien-être du peuple, mais plutôt de celui de ses poches. On ne fait rien comme les autres. On ne sait pas comment faire. C'est pourquoi rien ne marche pour nous».... Eddy Garnier La crainte du prof Connaissance avec ce coté du Canada Du même auteur Liens utiles | | | Eddy Garnier Vivre au noir en pays blanc
Extraits choisits Tous frais débarqué à l'aéroport de Montréal. Mano s'indigne du comportement raciste des agents d'Immigration Canada. Le même jour, il se voit contraint (!) de faire l'amour avec une Blanche pour la première fois de sa vie. Pensant parler un français impeccable, il ne comprend rien au langage des Québécois. Il prend parti pour les femmes de sa race que ses congénères, aui l'ont précédé ici, délaissent pour les femmes blanches de Montréal, donnantes et généreuses. Pris, tout seul, il est ravagé par un conflit intérieur et entrevoit le suicide, s'il devait petre déporté. Après quinze jours de terrifiantes confrontations, Mano doit faire face à l'interrogatoire des agents du bureau de l'Immigration.
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